Graphiste dans l’ESS, ça veut dire quoi ?
14 octobre 2021Secret de fabrique
Conceptrice designer graphique au sein de l’agence Dos Carré, Marion Larcule assure la direction artistique de l’agence. Elle nous explique son métier de graphiste et donne des pistes pour concilier la création de logos ou de plaquettes commerciales avec les valeurs de solidarité et d’écologie propres à l’économie sociale et solidaire (ESS).
Parmi ses services en communication l’agence Dos Carré propose de la création visuelle. Au-delà d’un logo ou d’un flyer, lors de notre travail autour de l’identité visuelle d’une structure, nous interrogeons son positionnement. Derrière l’image, se pose la question de ses valeurs solidaires et/ou responsables. En somme, un travail de graphiste dans l’ESS comme en témoigne Marion, notre conceptrice designer graphique.
Son parcours en bref
Des débuts dans la mode puis une direction vers le graphisme
Amoureuse de la Nature, et tout particulièrement de ses montagnes
Nomade mais bien attachée à la région PACA
Comment définirais-tu le métier de graphiste ?
Je dirais qu’être graphiste, c’est comme être un couteau suisse. Il faut à la fois connaître le dessin et ses techniques, la photo, le web et savoir observer, imaginer et retranscrire ce qui nous est dit. Il faut aussi une bonne base d’informatique ! Cette polyvalence, c’est ce que je préfère, sinon je m’ennuierais. En résumé, le métier de graphiste consiste à mettre en forme et en avant l’information pour qu’elle soit accessible et compréhensible par tous et toutes.
Sans écoute, le projet ne peut que tomber à l’eau.
Quelles compétences et quelles qualités lui faut-il ?
La créativité, évidemment ! C’est la base ! Mais cette qualité doit aussi être associée à la capacité d’écoute et d’observation, la capacité d’analyse et de retranscription du message du client et de ses valeurs.
Comment, en tant que graphiste, peux-tu traduire le respect de l’Humain dans ta pratique ?
Pour moi, le respect de l’Humain fait partie intégrante du métier. Pour créer, il faut absolument être à l’écoute de son client mais aussi à l’écoute des personnes qui recevront le message.
Comment mets-tu en pratique tes valeurs liées au respect de l’Environnement dans ton métier de graphiste ?
Le processus est toujours le même. La première étape repose avant tout sur la communication avec le client, l’objectif étant de s’assurer que les supports envisagés sont les bons (et d’éviter de produire des supports inutiles). Quand il s’agit de supports imprimés, on se pose des questions dès la création sur la quantité d’impressions, le nombre de pages, l’utilité des images, les aplats de couleurs pour limiter l’encre… Sur les supports en ligne aussi, on se pose ces mêmes questions (ou presque). Le digital n’est pas anodin non plus : il provoque de la pollution sur l’environnement et soulève aussi des questions éthiques en matière sociale. L’Ademe a produit de nombreux guides sur le sujet.
Qu’en est-il de l’esprit de coopération inhérent à une démarche ESS ?
Les bonnes bases sont l’écoute des besoins du client mais aussi de l’équipe. Sans cela, le projet ne peut que tomber à l’eau. La structure cliente est la seule à vraiment connaître son projet, mais elle ne connaît pas forcément les bases de la communication. C’est là que la coopération est la plus délicate mais aussi la plus intéressante !
En quoi cela permet-il d’être efficace ?
L’intelligence collective me permet d’être plus imaginative et d’explorer de nouvelles pistes créatives. Cela permet à la fois de produire un message cohérent et efficace (car porté par le collectif) et de travailler à la cohésion de groupe interne et avec notre équipe.
